Pour une gestion différente de la faune sauvage

La nature sauvage est un sujet qui fait l’objet de plus en plus d’attention de la part d’une part importante de la société, que ce soit du grand public, des pouvoirs publics, des gestionnaires d’espaces naturels ou bien sûr, de la communauté scientifique. Cette notion de nature libre est fondamentale pour le projet de l’association : faire renaître une forêt primaire en Europe de l’Ouest.

Nous sommes donc particulièrement attentifs aux recherches qui sont actuellement menées sur ce sujet dans le monde scientifique : nous présentons ici la synthèse d’un article publié tout récemment dans l’édition spéciale Wildlife in Natural and Altered Environments (« Vie sauvage dans les environnementaux naturels et perturbés ») du journal scientifique Diversity, et qui souligne l’importance et la diversité des initiatives permettant le retour d’une faune sauvage en Europe de l’Ouest. De quoi confirmer, s’il en était encore besoin, combien notre projet s’inscrit dans une actualité bien réelle !

Le lien vers l’article complet est accessible en bas de page.
La retranscription ci-dessous est traduite de l’anglais.


Pour une gestion différente de la faune sauvage : Actions en faveur de la wilderness comme espace d’expérience et moyen de diffusion des pratiques en Europe

Alexandra Locquet
Département de géographie, CNRS — Laboratoire Ladyss UMR 7533, 75000 Paris

Laurent Simon
Département de géographie, CNRS — Laboratoire Ladyss UMR 7533,
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, 75000 Paris

En réponse à la crise écologique actuelle, de nouvelles approches de conservation et de gestion de l’environnement se développent en Europe. L’un des axes envisagés par les acteurs de la protection de la nature depuis les années 2000 est de favoriser le retour de la nature sauvage en mobilisant des pratiques autours des concepts de wilderness, rewiliding, libre évolution et wild land. Cela s’est traduit par le déploiement d’une variété d’initiatives, principalement portées par des organisations civiles et des associations. L’objectif ici, à travers l’analyse des discours des acteurs – issus d’entretiens semi-directifs – et des initiatives développées en Europe de l’Ouest, est de comprendre en quoi la multitude de projets menés à travers l’Europe constitue une proposition de nouvelles pratiques de gestion environnementale.

« En sortant des sentiers battus et en proposant une autre forme de gouvernance environnementale, les organisations étudiées semblent pouvoir toucher un public plus large »

En effet, dans un contexte de dégradation des milieux naturels et à l’érosion de la biodiversité, les initiatives en faveur de la nature sauvage en Europe se positionnent comme innovantes. La diversité des stratégies développées en Europe contribue à interroger toutes les facettes de la notion complexe de nature sauvage.

carte a.locquet
Carte des projets en faveur  de la nature sauvage en Europe, (A. Locquet, L. Simon, 2022)

Les projets, principalement développés en Europe de l’Ouest, où il y a a priori peu de place pour la nature sauvage en raison de la forte densité humaine, apparaissent comme essentiels pour discuter des stratégies de transition dans les territoires et réfléchir aux modes de cohabitation entre humains et non-humains tout en participant au retour des processus naturels et à l’accroissement de la naturalité. En sortant des sentiers battus et en proposant une autre forme de gouvernance environnementale, les organisations étudiées semblent pouvoir toucher un public plus large, allant des propriétaires fonciers locaux aux décideurs politiques en passant par les gestionnaires et le grand public. Cette capacité contribue largement à l’émergence d’un intérêt pour les actions en faveur de la wilderness. De plus, ces approches contribuent à la construction d’un « imaginaire » de la nature sauvage en Europe.

Ce faisant, les initiatives étudiées parviennent à introduire un changement de paradigme en affichant une volonté de dépasser la simple préservation de la nature, en souhaitant contribuer à une transition territoriale globale. Pour ce faire, elles proposent à la fois de créer un lien social et inter-espèces autour de leurs sites, et d’assurer le développement de formes économiques vertueuses dans les territoires. Il s’agit ici de reconsidérer socialement des espaces abandonnés ou délaissés et de promouvoir un certain lâcher prise.

Partager cet article
Articles similaires
Soutenez-nous !

En soutenant l’association Francis Hallé, vous agissez concrètement pour la renaissance d’une forêt primaire en Europe de l’Ouest

Chercher dans les pages et les articles du site

Merci !

Vous êtes inscrit à notre newsletter. Vous recevrez prochainement de nos nouvelles.

Pour suivre l’avancée du projet de forêt primaire, inscrivez-vous à notre newsletter !